Déclaration du Ministre de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière du Togo pour des actions judicieuses contre la pêche INN en Afrique
Mombassa, Kenya ⏐5 juillet 2023 Commission de l’Union africaine (CUA)
Merci monsieur le président ;
Je voudrais d’abord vous féliciter pour votre désignation pour modérer cet important atelier. Je suis convaincu que votre large expérience et vos qualités personnelles vont nous aider à aboutir à des conclusions très utiles, notamment à une feuille de route africaine de lutte contre la pêche INN qui prend une ampleur inquiétante sur notre continent.
Je voudrais également joindre ma voix à celles des délégués qui m’ont précédé pour exprimer mes félicitations et ma gratitude au gouvernement Kenyan pour la parfaite organisation de cet atelier ainsi que pour les facilités qui ont été mises à notre disposition.
Monsieur le président, chers collègues, le Togo tout comme les autres pays côtiers s’est attelé à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans de promotion de l’économie bleue qui contribuera à l’atteinte de la vision du gouvernement contenue dans la feuille de route gouvernementale 2020-2025 notamment en son Programme (P35).
Il est a rappelé que pour mieux cerner les questions maritimes, le ministère de l’économie maritime de la pêche et de la protection côtière a été créé. Il est chargé de mettre en œuvre efficacement la politique du gouvernement togolais dans le domaine maritime, sous ses divers aspects au niveau national et international.
Monsieur le président,
La vision portée par ce ministère est d’accélérer le développement économique des secteurs maritimes et halieutique tout en préservant les écosystèmes. Les objectifs stratégiques de cette vision sont notamment le développement des infrastructures et de l’économie portuaire et la protection des milieux côtiers et marins.
Le volet protection se fait à travers des textes juridiques et la mise à disposition d’outils de contrôle et de surveillance. Il s’agit entre autres :
- Du dispositif de suivi satellitaire des navires de pêche par le VMS (Vessel monitoring system) ;
- Des trois plans d’aménagement des pêcheries pour la pêche continentale et d’un plan d’aménagement pour la senne de plage ;
- De la loi N°2016-026 du 11 octobre 2016 portant réglementation de la pêche et de l’aquaculture au Togo ;
- Du recensement et l’immatriculation des pirogues de pêche ;
- De la mise en place des comités locaux de gestion des pêches .
Cependant, nous sommes confrontés à des défis au niveau des moyens de contrôles en mer, des engins de la pêche maritime artisanale, et du cadre juridique en matière de pêche qui a besoin d’être amélioré.
Ces insuffisances profitent à la pêche INN dans la zone économique exclusive (ZEE) togolaise.
C’est pourquoi, le Togo reste résolument engagé à soutenir tout action de l’union africaine pouvant mettre fin à ce fléau.
A cet effet, nous préconisons et encourageons l’harmonisation des législations nationales, en particulier lorsqu’il s’agit de stocks partagés ou d’échanges commerciaux entre États voisins. Nous soutenons également, dans l’ensemble, les recommandations issues des conclusions de l’étude menée par la CUA concernant les États côtiers, États de pavillon et États du port.
Nous encourageons l’adhésion des États aux instruments juridiques internationaux visant à lutter contre la pêche INN, pour ceux qui n’y sont pas encore parties, ainsi que la révision et le renforcement de nos cadres juridiques en tenant compte des liens entre la pêche INN, la criminalité liée à la pêche et d’autres activités maritimes illicites comme par exemple, le trafic des êtres humains, la pollution, l’immigration illégale, le trafic de stupéfiants et la contrebande.
Monsieur le président,
Je voudrais réitérer l’engagement de mon pays à initier un plan d’actions harmonisé de lutte contre la pêche INN en Afrique qui tiendra compte des politiques déjà adoptées par l’UA notamment la Stratégie maritime intégrée de l’Afrique 2050, le Cadre politique et la stratégie de réforme (PFRS) pour la pêche et l’aquaculture en Afrique, la Charte africaine sur la sûreté, la sécurité et le développement maritimes (la Charte de Lomé) ;
Monsieur le président, pour ne pas être trop long, je voudrais pour finir réaffirmer la volonté du Togo à promouvoir l’économie bleue aux niveaux international et régional et à contribuer à toute initiative visant à développer des politiques et à l’harmonisation des approches en vue de lutter collectivement et plus efficacement contre la pêche INN en Afrique.
Merci monsieur le Président.